Le 11 mars 2025, un ouvrage a fait irruption sur la scène littéraire américaine, suscitant à la fois fascination et controverse. Intitulé « Careless People », ce livre est l’œuvre de Sarah Wynn-Williams, une ancienne cadre de Facebook (désormais Meta), qui y livre un témoignage incisif sur les coulisses du géant des réseaux sociaux.
Malgré les tentatives de Meta pour empêcher sa diffusion, l’ouvrage s’est hissé en tête des ventes aux États-Unis, révélant des aspects méconnus de l’entreprise et de ses dirigeants.
Un témoignage de l’intérieur
Sarah Wynn-Williams a occupé le poste de directrice des politiques publiques mondiales chez Facebook de 2011 à 2017. Dans « Careless People », elle partage son expérience au sein de l’entreprise, mettant en lumière une culture d’entreprise qu’elle décrit comme toxique et des comportements discutables de la part de certains dirigeants. Elle dépeint notamment Mark Zuckerberg comme un leader imprévisible et avide de pouvoir, prêt à faire des concessions avec les autorités chinoises pour pénétrer le marché asiatique.
Des révélations troublantes
Parmi les révélations marquantes du livre, Wynn-Williams affirme que Facebook a envisagé de collaborer étroitement avec le gouvernement chinois, allant jusqu’à développer des outils de censure pour se conformer aux exigences locales. Elle évoque également l’implication de la plateforme dans la propagation de discours haineux en Birmanie, contribuant à des violences contre les Rohingyas. Ces accusations jettent une lumière crue sur les conséquences potentielles des décisions stratégiques de l’entreprise.
La réaction de Meta
Face à ces allégations, Meta n’est pas restée silencieuse. L’entreprise a rapidement engagé des actions légales pour empêcher la promotion du livre, invoquant une violation d’un accord de non-dénigrement signé lors du départ de Wynn-Williams en 2017. Un arbitre a ordonné à l’auteure de cesser toute promotion de son ouvrage en attendant un examen approfondi de l’affaire. Cependant, cette tentative de censure a eu l’effet inverse, suscitant un intérêt accru du public et propulsant le livre en tête des ventes.
Un succès retentissant
Malgré les obstacles, « Careless People » a rencontré un succès fulgurant. L’ouvrage s’est hissé au sommet de la liste des best-sellers du New York Times pour les œuvres non fictionnelles et a atteint la quatrième place sur Amazon tous genres confondus. Cette performance témoigne de l’appétit du public pour les récits dévoilant les coulisses des géants de la technologie et soulève des questions sur la transparence et l’éthique au sein de ces entreprises.
Un débat sur la liberté d’expression
La tentative de Meta de faire taire une voix dissidente a ravivé le débat sur la liberté d’expression et le droit à l’information. En cherchant à empêcher la diffusion du livre, l’entreprise a involontairement amplifié sa portée, illustrant l’effet Streisand, où la tentative de suppression d’une information conduit à sa diffusion accrue. Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontées les entreprises technologiques en matière de gestion de leur image publique et de leur responsabilité sociétale.
Notre avis
« Careless People » offre une perspective unique sur les dynamiques internes de Meta et soulève des questions cruciales sur l’éthique, la gouvernance et l’impact sociétal des géants technologiques. Que l’on adhère ou non aux propos de Sarah Wynn-Williams, son livre incite à une réflexion approfondie sur le rôle et la responsabilité des entreprises comme Meta dans notre société contemporaine.
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