Les médecins investissent Instagram et TikTok pour informer, mais où se situe la limite entre vulgarisation médicale et publicité ? Découvrez les enjeux et les dérives possibles de cette nouvelle tendance.
Les réseaux sociaux comme Instagram et TikTok ont vu l’émergence d’une nouvelle catégorie d’influenceurs : les professionnels de santé. Médecins, kinésithérapeutes, gynécologues et pédiatres investissent ces plateformes pour vulgariser la médecine, informer le grand public et parfois, développer leur activité. Mais cette présence numérique suscite des interrogations : où se situe la limite entre information, influence et publicité ? Faut-il s’inquiéter d’éventuelles dérives ?
Les médecins influenceurs : une nouvelle façon de communiquer
Les professionnels de la santé sur les réseaux sociaux ont un objectif commun : rendre la médecine plus accessible. Carla Valette, interne en médecine et suivie par 2,7 millions de personnes sur TikTok, explique son engagement ainsi : « J’aime bien expliquer les choses, je réponds à des questions que tout le monde se pose mais que personne n’ose poser. » Son succès illustre un besoin fort d’informations médicales vulgarisées.
Mathilde Elind, kinésithérapeute spécialisée en périnatalité avec 132 000 abonnés sur Instagram, partage des conseils sur l’endométriose, le post-partum et l’activité physique après l’accouchement. À travers leurs contenus éducatifs, ces professionnels occupent un espace longtemps laissé aux médias traditionnels et aux influenceurs non spécialisés.
Une frontière floue entre information et publicité
Si informer est une mission noble, certains praticiens tirent profit de leur notoriété en monétisant leur présence sur les réseaux sociaux. Certains vendent des formations, des e-books ou des consultations privées via leurs plateformes. Mathilde Elind propose par exemple un programme d’accompagnement à l’accouchement, tandis que Carla Valette a lancé son propre jeu éducatif.
La question se pose alors : cette visibilité numérique est-elle une forme de publicité déguisée ? Selon le Code de la santé publique, les médecins n’ont pas le droit de faire de publicité directe pour leurs services, mais peuvent communiquer à titre informatif, scientifique ou sanitaire. Une subtilité qui rend la régulation complexe.
Les risques liés à l’influence médicale
L’impact des médecins influenceurs ne se limite pas à l’information. Ils sont perçus comme des figures d’autorité, ce qui peut renforcer leur crédibilité mais aussi exposer leur audience à des dérives. Certains professionnels, conscients de cette responsabilité, mettent en place des règles strictes :
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Ne jamais donner de consultation en ligne
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Toujours rappeler que seul un médecin en cabinet peut établir un diagnostic fiable
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Ne pas promouvoir de traitements non validés scientifiquement
En revanche, des dérives existent. Certains praticiens vont jusqu’à montrer des photos avant/après de leurs patients, une pratique interdite en France car elle peut être assimilée à une incitation à la consommation médicale.
L’encadrement par le Conseil de l’Ordre des médecins
Face à ces nouvelles pratiques, le Conseil de l’Ordre des médecins travaille à une mise à jour du Code de déontologie pour mieux encadrer la présence des professionnels de santé sur les réseaux sociaux. Les interdictions actuelles incluent :
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L’interdiction d’améliorer son référencement en payant
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L’interdiction de faire des promesses de résultats ou de publier des témoignages de patients
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La nécessité de respecter l’anonymat des patients
D’un autre côté, il est essentiel que des médecins investissent les réseaux sociaux pour contrer la désinformation médicale et les discours dangereux portés par certains influenceurs non qualifiés.
Les réseaux sociaux : une opportunité ou un piège pour les médecins ?
L’utilisation des réseaux sociaux par les médecins est un phénomène en pleine expansion et semble inévitable. Pour les jeunes générations, ces plateformes sont devenues une source d’information privilégiée, et il est donc essentiel que des experts prennent la parole pour diffuser des informations fiables.
Cependant, la tentation de monétiser leur notoriété peut les conduire à franchir des limites déontologiques. Entre communication et publicité, la frontière est ténue et doit être clarifiée par les instances réglementaires.
Les médecins influenceurs sont-ils l’avenir de l’information médicale ou une menace pour l’éthique médicale ? La réponse dépendra des mesures mises en place pour réguler cette nouvelle forme de communication.
À propos de ValueYourNetwork
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